Illustrations Agnes Bataillon
Le jardin ethnobotanique de Salagon par Agnes Bataillon paysagiste – juin 2015
Les jardins ethnobotaniques de Salagon ont été créés en 1985 à Mane (Alpes de Haute Provence). A l’origine d’échelle modeste, et focalisés sur le thème du “jardin des simples”, ils ont peu a peu pris de l’ampleur, se sont étoffés, organisés et enrichis de nouveaux thèmes…Chaque jardin illustre la relation de l’homme au milieu végétal qui l’entoure. Les jardins de Salagon occupent aujourd’hui 2 hectares sur 6 que comporte le domaine. Leur qualité doit beaucoup à leur concepteur et directeur scientifique, Pierre Lieutaghi, (ethnobotaniste et écrivain), ainsi qu’à l’équipe de jardiniers et de médiation qui l’animent avec passion. Un jardin ethnobotanique c’est un jardin qui donne à comprendre les relations multiples, établies au cours des siècles, entre les hommes et les plantes, dans notre propre société. Ce thème est vaste d’où la diversité des créations depuis ces 20 dernières années. Salagon est un jardin pionnier en la matière.
Promenade dans les jardins de Salagon
Le jardin médiéval et les plantes remèdes
Au XIV ème siècle, la médecine savante employait près de 500 remèdes végétaux (sur environ 120 000 espèces connues). La médecine populaire avait aussi ses savoirs propres,mais il n’existe pas de témoignages écrits. Les jardins médiévaux à destination médicale (monastères, domaines seigneuriaux) ne cultivaient que quelques plantes introuvables à l’état sauvage. La plupart des remèdes végétaux étaient donc récoltés dans les milieux naturels. La médecine populaire trouvait ses remèdes les plus courants dans la flore des lieux habités (notamment dans les sols enrichis par l’homme, l’animal, les décombres) : ortie, bardane, chélidoine, plantain, armoise, mauve, sureau, etc… Les espaces agricoles et pâturés, bord des chemins et haies, fournissaient l’aubépine, l’églantier, la douce-amère, ronce, pissenlit, achillée, millepertuis, aigremoine, origan etc… Dans les champs cultivés, on cueillait coquelicots, bleuets, pensée sauvage, chardon- bénit… Les prairies et lieux humides donnaient la prêle, la valériane, la salicaire, les menthes, la petite centaurée… Les montagnes à la flore très riche, ont été occupées tardivement. La part médicale connue y était relativement faible.
Le jardin des temps modernes, le jardin des Amériques, le jardin d’Afrique, le jardin d’Asie, le jardin des senteurs…